Le 1er novembre : hommage aux hommes disparus en mer
Cette cérémonie se déroule au Calvaire des Marins.
En ce jour de la Toussaint nous sommes réunis autour du calvaire pour honorer tous les marins qui ont péri en mer. Les mois d’hiver sont ceux où les éléments se déchaînent le plus et nous prions pour que la liste des noms gravés sur ce monument ne s’allonge pas. Le retour de la vedette SNS143 nous réconforte un peu ainsi que nos anges gardiens du Sémaphore qui sont toujours à leur poste de veille.
Claude Bigot
De gauche à droite : Olivier Frimas, Maître Principal du Sémaphore de Carteret, Bruno Méda, Correspondant Défense, David Legouet, Maire, Claude Bigot, Président des Fêtes de la Mer, Sébastien Blondel, représentant les marins pêcheurs et Robert Pot, Président de la SNSM.
Conquistador : poème lu par Monsieur Le Maire
Conquistador
Mon cœur est gros comme la mer
Pour avoir quitté l’être cher,
Gros comme elle et comme elle amer.
La mer, il faut que je la prenne,
Le cœur brave et l’âme sereine,
Bien que m’exilant de la reine.
M’exilant, mais pour revenir
Plus heureux, me dit l’avenir,
Encore que le souvenir…
Mais mon cœur est gros comme l’onde
Soulevée en masse profonde,
Sein immense où s’endort le monde.
Or sans frayeur que d’être loin
De l’être si cher, et sans soin
Autre que son moindre besoin.
Je m’embarque par la tempête
Dans cette espérance inquiète
Du trésor dont je suis en quête.
Pour le lui rapporter gaiement
Or, argent, perle, diamant,
Avec mon cœur en supplément…
L’eau fait rage, la mer est grosse,
Terrible, et s’abaisse et se hausse.
Tantôt basse comme une fosse,
Tantôt s’érigeant en tombeau.
Tandis que, courageux et beau,
Le marin lutte contre l’eau.
Mais pendant l’ouragan sans trêve.
Bercé comme un enfant qui rêve,
Que la mer se creuse ou se lève.
Voyant en songe des tas d’or
Emplis d’infinis corridors,
Pour ma souveraine, je dors…
Paul Verlaine (1844-1896)
Extrait de Poèmes divers (1893)