Le 8 mai : fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe occidentale
Pour commémorer ces divers dates et faits, Barneville-Carteret organise des cérémonies chaque année.
Revenons quelques années en arrière :
C’est seulement en mars 1945 que les Alliés franchissent le Rhin pour se diriger vers Hambourg, Berlin et la Bavière. De leur côté, les Soviétiques ont déjà envahi la Pologne et concentrent leurs efforts sur Berlin, cible politique majeure pour eux.
À la mi-avril :
- malgré les pertes importantes subies depuis le Débarquement en Normandie et l’anéantissement de leurs forces aériennes, les Allemands sont encore bien implantés en Hollande, au Danemark, en Norvège, en Tchécoslovaquie, en Autriche, au nord de l’Italie et dans les îles grecques.
- En France même, des « poches » très bien défendues subsistent à Lorient, Saint-Nazaire, Royan et La Rochelle. À côté de chez nous, les îles anglo-normandes sont toujours occupées.
- Le territoire allemand est à peu près partout en ruines. L’armée américaine estime d’ailleurs qu’il n’y a plus d’objectif pour des attaques stratégiques. Mais Hitler semble croire encore à une issue favorable ; lors du décès du président américain Roosevelt, il a même encore la réaction de fêter l’événement au champagne.
Entre le 21 avril et le 2 mai :
- Conformément à ce que voulais Staline, les Russes se sont emparés de ce qui reste de Berlin, un champ de ruines peuplé de vieillards, de femmes et d’enfants. Les Américains, qui sont à une centaine de kilomètres, se détournent alors de cet objectif, faisant semblant maintenant de le considérer comme mineur.
- Dans son bunker de Berlin, à 300 mètres des troupes soviétiques, Hitler épouse Eva Braun. Puis, tous les deux se suicident dans la nuit du 28 au 29 avril. L’amiral Dönitz devient le nouveau maître de l’Allemagne.
- Mussolini est arrêté par des partisans italiens et exécuté.
- Pétain se constitue prisonnier auprès des autorités françaises et est incarcéré au fort de Montrouge.
- L’armée du général De Lattre de Tassigny s’empare de Stuttgart et d’Ulm, puis pénètre en Autriche.
- À San Francisco, la 1ère Conférence des Nations Unies réunit 46 pays, dont 42 en guerre avec l’Allemagne, sous la présidence d’Harry Truman qui a succédé à Roosevelt.
Entre le 2 et le 9 mai :
- Les armées allemandes capitulent peu à peu, notamment celles de l’Italie du Nord et des Pays-Bas. L’amiral Dönitz propose une reddition générale mais Churchill exige une capitulation sans condition.
- Dans un dernier sursaut, malgré la certitude de la défaite, les Allemands attaquent Prague le 6 mai, ce qui nécessite une intervention d’urgence de l’armée de Patton et d’unités parachutistes soviétiques.
- Des unités de la 2ème DB du général Leclerc entrent à Berchtesgaden et occupent les ruines du « nid d’aigle » d’Hitler.
- À 2H41, le 7 mai, dans une salle d’école à Reims, QG du général Eisenhower, les armées allemandes capitulent sans condition, avec effet du 8 mai à 23H01.
Dès ce moment , les Occidentaux et les Soviétiques se figent sur leurs positions, situées de part et d’autre d’une ligne allant, à peu près, de Hambourg à l’Autriche et Trieste du l’Adriatique, en passant à l’ouest de Berlin.
- La ratification officielle de la capitulation a lieu à Berlin le 9 mai à 00H16. Aux représentants des Etats-Unis, à l’Union Soviétique et de la Grande Bretagne vient se joindre, in extremis, le général De Lattre représentant la France selon la seule volonté de De Gaulle. Le soviétique Joukov ironisera : « La France ? Et pourquoi pas la Chine? ». L’allemand Keitel s’étonnera : « Mais la France n’a pas gagné ! »
Ainsi finit le Troisième Reich qui dura 12 ans au lieu des mille annoncés.
En Asie, le Japon ne capitulera que le 2 Septembre, après avoir subi les bombardements sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août, et dans la crainte des conséquences de la déclaration de la guerre qui lui est adressée par l’Union Soviétique le 9 août.
Dès lors débute une ère nouvelle, marquée, non par la Paix comme on aurait pu l’espérer, mais par de nouveaux conflits :
- La « Guerre Froide » entre les Etats-Unis et ses alliés, d’une part, l’Union Soviétique et ses vassaux, d’autre part, qui enfermera une partie de l’Europe derrière le « rideau de fer »;
- Les guerres de la décolonisation, auxquelles la France va être confrontée en commençant par l’Indochine.
Par le général De Lespars